Deux choses m'ont donné envie de voir ce film: c'est un thriller et l'affiche est absolument superbe avec cette petite fille (qui fait plutôt 9/10 ans que 14 ans, soit dit en passant), sorte de Petit Chaperon Rouge des temps modernes mais son grand-mère, debout, immobile sur un piège à (Grand Méchant) loup, telle un appât.
Ainsi, cette affiche en dit long sur ce film et résume à elle seule l'histoire: la revanche du Petit Chaperon Rouge.
Ce n'est pas la première fois que ce conte de Perrault est adapté de façon moderne au cinéma. Déjà en 1997 dans le film Freeway, Reese Witherspoon était une jeune auto-stoppeuse rebelle aux prises d'un Kiefer Sutherland en automobiliste psychopate.
Bref, pour en revenir à Hard Candy, on pourrait assimiler ce face à face à un huit-clos tant l'histoire se déroule à 90% dans l'appartement du jeune homme séquestré.
Mais tout commence sur l'écran d'un ordinateur où se déroule une discussion sur un chat instantané du type MeuSeuNeu.
Jeff et Hayley "clavardent" ensemble depuis un bon moment.
Lui est un jeune photographe trentenaire, elle une adolescente de 14 ans. Il pourrait presque être son père mais a très envie de la rencontrer. Elle ne se fait pas prier, bien au contraire. Ils se donnent donc rendez vous dans un café.
Mais la jeune fille en veut plus: aller chez lui.
Quelle mauvaise idée que Jeff a eu d'accepter
Pendant plus d'1h30, on assiste donc au calvaire du jeune homme et franchement je ne voudrais pas être à sa place ! Drogué puis ligoté, il va devoir répondre à l'interrogatoire sans concession de Hayley qui le soupçonne de pédophilie.
Où a-t-il caché les photos dénudées qu'il a prises de filles mineures ?
Qu'est-il arrivé à la jeune Donna Mauer portée disparue depuis quelques jours dans les environs ?
Le film a un rythme assez pépère malgré la tension qui s'installe... jusqu'à cette scène choc qui restera gravée dans de nombreuses mémoires ! D'ailleurs pas étonnant, au vu de celle-ci, que le film soit interdit en salle au moins de 16 ans.
Dans la lignée de Hostel, les litres de sang en moins, celle-ci scotche le spectateur dans son siège.
Moi qui suis friand du genre, j'avoue avoir eu un peu la nausée durant vingt minutes.
Sinon dans sa globalité, le film n'est pas mal même si parfois ça traîne un peu en longueur, notamment la scène qui se déroule dans un café, au début du film.
De plus, on passera outre les quelques petites invraisemblances du scénario.
Par contre, j'aurais imaginé une fin différente qui aurait sûrement chamboulé le "pourquoi du comment" du film mais aurait rendu l'adolescente plus innocente et naïve.
Là, elle raisonne aussi bien qu'une adulte voire mieux et pour le justifier, les scénaristes n'ont pas trouvé mieux que de lui faire répéter tout le film qu'elle est la première de sa classe.
Du coup, elle énerve par son impertinence et comble du comble, on a presqu'envie que le photographe reprenne le dessus et dégage cette chipie à grands coups de pieds au cul.
De ce point de vue là, le film est une réussite et le réalisateur a réussi à questionner le spectateur en le confrontant à ce choix de sympathie. C'est uniquement pour cette raison que je lui mets
En tout cas, l'interprétation est très bonne.
La petite frimousse d'Ellen Page donne au personnage de Hayley un petit côté angevin bien trompeur.
Très à l'aise dans son rôle, elle a certaines mimiques bien révélatrices de ses intentions.
Jeff est joué avec justesse par Patrick Wilson dont les yeux clairs et les canines pointues collent bien au rôle de Grand Méchant Loup.
Hard Candy ou quand Le Petit Chaperon Rouge a les dents plus longues que le Grand Méchant Loup !